Garder la gnaque

Je pensais que la courte nuit passée allait me faire avaler la pilule. C'est tout le contraire ! Je viens de saisir ma carte de score du parcours de golf effectué hier avec mon ami Matthieu, et quand je vois mon résultat de +36 au-dessus du par, l'inquiétude s'empare de mon esprit. J'essaye de me raisonner en me disant qu'il y avait beaucoup trop d'attente de ma part sur cette partie qui s'annonçait pourtant sous les meilleurs hospices.

Les 5 semaines de cours avec mon coach Mathias ont été fortes agréables et indéniablement j'ai corrigé d'énormes erreurs de débutant. Cependant, j'avais quand même hâte de retrouver la verdure sous mes semelles. Déjà je m'inquiétais de ce que 5 heures de cours allaient donner en dehors du tapis synthétique du practice. Cette appréhension s'est avéré légitime hier.

Lettre ouverte à Matthieu...

 

 

Plus de trois mois se sont écoulés depuis notre dernière partie ensemble, Matthieu ! Ça se dit vite, hein ? Notre partie de golf à Valberg date du 18 juillet ! Tu m'étonnes que nous ayons fêté nos retrouvailles autour d'un digestif. Cognac.

Et puis au moment de prendre la direction du pas de tir du trou N°1, Vincent ; présenté par l'hôtesse d'accueil du club house ; est venu nous rejoindre pour la partie. Toi comme moi, nous ne rechignons jamais à rencontrer des inconnus qui ont une passion commune. C'était déjà à l'époque notre philosophie lorsqu'il fallait que l'on se retrouve avec nos VTT pour une sortie organisée sur le feu forum de "1001sentiers.fr", et 20 ans plus tard rien n'a changé. Cependant, accepté la présence de cet étranger hier n'était vraisemblablement pas une bonne idée pour moi, comme pour toi. Personnellement, sa présence n'a fait qu'augmenter ma peur de mal jouer au moment de tirer mon premier coup de drive. Cognac et trac.

Un autre qui a du vraiment avoir une frayeur, c'est ce canard caché en haut de l'arbre que mon tir a traversé et que j'ai bien failli abattre. Cognac, trac et couac.

Ensuite, je ne sais pas si tu l'as ressenti comme ça aussi, Matthieu ; mais j'ai souhaité resté concentré sur mon jeu. Je ne voulais par ralentir le rythme de Vincent, et quand j'ai vu que mon deuxième coup partait déjà dans les bosquets, j'ai vite perdu pieds et sombré dans la sinistrose. Quel mental de merde ! Cognac, trac, couac, et patraque.

Sur les trous suivants, j'ai tenté de penser à tout ce que j'avais appris en essayant de reproduire les bons gestes, les bons placements, bref toutes ces techniques que je pensais acquises. En vain. Je n'arrivais même plus à m'enlever cette idée saugrenue et infondée que je venais de claquer 300 boules pour finalement jouer encore plus mal qu'à mes débuts. Je me serais donner des baffes. Cognac, trac, patraque et claques.

Après avoir bâché le trou N°4 après 2 air-shots consécutifs, puis le N°5 après 10 coups joués sans atteindre le green en plus d'avoir égaré déjà au moins 5 ou 6 balles depuis le début de la partie, je décidais d'abandonner mes idées noires et de ne penser qu'au plaisir d'être là, en pleine nature, les pieds dans l'herbe, avec toi mon poto qui en chiait autant que moi. Finalement j'en tirais un peu de réconfort, tu étais mon médicament. Cognac, trac, patraque, claques et Diclofénac.

Je tirais alors quelque peu mon épingle du jeu sur les trous N°6 & 7 sans faire non plus d'étincelles, avant de perdre deux nouvelles balles dans les eaux du N°8. Je crois bien que j'en ai ri. Cognac, trac, patraque, claques, Diclofénac et lacs.

Je terminais mon parcours par une nouvelle croix sur ma carte de score. Plus désabusé que jamais et une seule idée en tête. La même que toi, Matthieu : Noyer notre détresse et notre contrariété avec une bonne bière. Cognac, trac, patraque, claques, Diclofénac, lacs ; mais pas de Kwak !

 

 

Seulement de la Leffe. Croyez-vous qu'il faille que je reprenne tout mon compte-rendu pour en faire la rime ? Non, son titre rempli d'espérance y suffira.

 

Propulsé par Dotclear | Thème original par N.Design Studio - Adapté par Pixials et Pierre Van Glabeke

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