Sans exploser ou presque
Alors que bientôt la saison de piste touchera à sa fin avec le rallongement des journées, je pédalais une nouvelle fois hier sur le vélodrome de Cannes-La-Bocca où il y avait foule. Etrange comme avec le redoux les courageux sont plus nombreux à pointer le bout du nez. Quand il n'y avait pas plus de 5 ou 6°C il y a de cela quelques semaines, je me souviens avoir roulé seul ou presque...
On commence à se connaître ou à se reconnaître désormais sur l'anneau. Je me suis échauffé avec un codisciple rencontré lors de ma dernière cession de piste d'ailleurs je crois. Il y avait un peloton de 6 coureurs déjà engagés et avant que je ne sois chaud à 100%, j'ai pris la file afin de finir d'être totalement prêt à envoyer du lourd. Enfin "Mon Lourd" !
Six ou sept tours plus tard, j'étais déjà devant. Il faut dire qu'avec un vent assez fort de face sur la portion ascendante, rares ont été les ouvreurs à rester en tête de peloton sur plus d'un tour. J'ai tenté le doublé une fois et j'ai vite compris que je ne pourrai pas rouler ainsi plus de 45 minutes si je persistais dans cet exercice. Mon but était hier de rouler au moins 1h15, voire 1h30 ; donc mieux fallait gérer un minimum.
Et puis ça se relayait plutôt bien au sein de ce groupe, même si plus le temps passait, plus de coureurs le rejoignaient et moins le rytme était fluide. Il n'y avait pas encore de grand cador devant et j'avoue que j'ai eu plaisir à prendre assez souvent des relais, et même recoller à des roues lorsque des cyclistes sautaient devant moi. J'avais de bonnes sensations, mais je n'avais pas encore passé la demie-heure de vélo.
Puis est arrivé un gros groupe du club de triathlon de "Tristars de Cannes" qui a pris la largeur de la piste. Alors que l'allure de notre propre groupe commençait à s'étioler, j'ai aussi décidé de lever le pied pour venir me caler dans le nouveau peloton. Là j'y ai vu des jambes glabres et affûtées, des vélos et des casques de contre-la-montre et je profitais que tout ce beau monde tapait la causette pour récupérer avant qu'il ne commence à s'exciter.
Leur échauffement a bien duré 10 minutes, si bien que de mon côté, après avoir récupéré, je commençais à m'ennuyer. Un triathlète à l'extérieur de la piste a alors profité de la remontée sur un groupe plus lent pour s'élancer et le doubler en toute sécurité, j'ai pris sa roue. Sur 200 mètres. Puis il est parti. Loin. Mais d'autres avaient sauté dans ma roue et nous nous sommes donc relayés à 4 ou 5 pas plus pour prendre un tour au gros groupe de triatlètes qui semblait donc vouloir s'entraîner en restant ensemble et sur un rythme bien calculé.
Chose que je m'interdis bien de faire. Comme je l'expliquais un peu plus tard à une certaine "Caro" (son nom était écrit sur ses reins), je roule au feeling, sans objectif de résultats. Juste pour le plaisir de monter sur la selle. Ça peut paraître incompréhensible pour le novice qui aura mal au cul pendant 3 jours après une sortie de 2 heures en famille, mais oui ; faire du vélo me fait plus de bien que de mal. Surtout mentalement. J'en ai besoin en ce moment. Petit "burn-out" en cours.
Le "Tristars" semblait ensuite rouler de plus en plus vite. Je n'ai plus pris de relais passées les 45 minutes de pédalage. Je suis resté dans les roues pendant au moins 10 bons tours avant de craquer pour l'unique fois lors de cette soirée de piste.
J'ai terminé le dernier quart d'heure en roue libre afin d'atteindre les 40 km. Et bien que j'aie presque roulé 1h20, sans battre le moindre "PR" ; c'est la première fois que je passe la barre des 30 km/h de moyenne cet hiver sur l'anneau !
Les anxiolytiques seraient-ils dopants ? ;)
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