J'aperçois la lumière
Tout-Terrain Ajouter un commentaire »
On dit souvent quand on retrouve l'espoir : "Apercevoir le bout du tunnel" ; une expression ayant vraisemblablement son origine dans les témoignages de personnes ayant vécu les expériences de retour à la vie après une mort clinique. Certaines sont allées jusqu'à "la lumière", se sont vu flotter au-dessus de leur propre corps avant de le réintégrer et de revenir parmi nous. Que l'on y croit ou que l'on y croit pas ; il reste une certitude : Même si je n'étais pas mort, je reviens parmi vous aussi !
Je retrouve l'espoir. Quatre mois sans pouvoir monter sur un vélo, c'est long. Aussi, quand mon ostéopathe m'a demandé de reprendre une activité physique légère afin d'interrompre l'amyotrophie de mon quadriceps droit, j'ai cru d'abord à de la musculation. Quand il m'a proposé de remonter sur mon vélo pour des séances de home-trainer, j'ai failli l'embrasser !
Pour ceux qui n'aurait pas suivi ; je sors d'une petite dépression vite anéantie, mais hélas supplantée par l'apparition d'une hernie-discale non-opérable ayant déclenché une cruralgie (le nerf crural gère le groupe musculaire antérieur de la jambe, contrairement au nerf sciatique ; antagoniste ; qui gère la partie postérieure des muscles de la jambe). Après plusieurs infiltrations et une herniectomie, la hernie est aujourd'hui quasiment résorbée ; le nerf crural décomprimé, mais n'en reste pas moins inflammé. Raison pour laquelle je n'ai pas encore récupéré totalement la liberté de mouvement de ma jambe droite, mais que je dois néanmoins commencer un renforcement musculaire pour stimuler ce nerf crural.
Alors que je pensais installer hier soir tout mon système "home-trainer" sur ma terrasse, j'ai été dans l'obligation de me rendre à La Poste. Sans voiture disponible, j'ai décidé alors de m'y rendre en VTT. Son développement allait me permettre de ne pas forcer outre-mesure, et débloquer toutes ses suspensions allait mettre à l'abri mes lombaires L3-L4 des moindre chocs.
Je jubilais d'avance en mettant mon casque et enclenchant dans son support mon GPS. Enfin j'allais pédaler. Enfin j'allais sentir le vent dans mes oreilles, sentir mes muscles travailler, cliqueter mes transmissions, grincer mes freins à disques, couiner mes suspensions... Enfin j'allais faire une trace GPX ! Publier un compte-rendu sur ce blog sans que je ne vous parle d'un énième cycliste assassiné sur la route par un bolide motorisé.
Je craignais une douleur insurmontable dès les premiers coups de pédales. Aussi, dans la descente qui quittait mon portail jusqu'à l'axe routier principal, je m'abstenais et me laisser glisser, cheveux au vent. "Je suis sur mon vélo !" voilà la seul pensée qui traversait mon esprit. Puis j'ai bifurqué à droite et j'ai commencé à pédaler sur le plus petit développement ; qui s'est vite avéré trop petit. Je devais juste tourner les jambes sans forcer, pas mouliner dans le vide. Après 300m, je trouvais la bonne cadence pour que l'exercice reste confortable. Mais je devais me rendre à l'évidence, j'avais une douleur assez importante des profondeurs de l'aine jusqu'à sous ma rotule. Comme une crampe impossible à dissiper.
Je poursuivais jusqu'à La Poste en prenant les petites rues désertes. Je postais mes deux courriers et remontais sur mon destrier 10 minutes plus tard. Je gérais mon effort en fonction de ma douleur et j'étais satisfait de voir mon quadriceps se dessiner au sommet de ma cuisse à chaque coup de pédale. J'ai tenté une mise "en danseuse" ; échec complet ! Au point bas, ma jambe droite ne réagit pas aussi vite que ma jambe gauche qui enfonce déjà le levier. Du coup apparait un à-coup au point-mort qui augmente la douleur. Je me suis vite rassis. Non sans inconfort d'ailleurs car je n'avais pas pris la peine d'enfiler un cuissard et je l'ai presque regretté.
Pour la petite histoire, une camionnette ne s'est pas privée de me coller au cul au démarrage du feu tricolore de "Petit-Eloi", si bien que je n'ai pas tendu mon bras à gauche pour lui indiquer ma direction. J'ai eu droit aux insultes quand il m'a doublé vitres ouvertes. Je n'ai pas répondu. Parler aux cons c'est les instruire. Dans les secondes qui suivaient, alors que je me trouvais à 20-30cm du trottoir, c'est le "bus 500" du département qui frôlait mon guidon juste avant que je n'enjambe "La Miaine" ! Effectivement, la route est étroite pour les bus à cet endroit ; mais pourquoi n'a t'il pas attendu que je tourne à droite puisque j'avais tendu mon bras ce coup-ci ? Bref, j'ai aussi vite retrouvé l'état d'esprit anti-cyclistes de la plupart de nos automobilistes pressés de gagner 2 minutes pour voir le début d'une émission de TV réductrice de cortex "Qui veut gagner du pognon ?". Lamentable.
Et puis à mon rythme (oui j'ai largement eu le temps de regarder les fleurs des bas-côtés !), je suis arrivé à mon domicile. Exténué. Trempé. Mais encore capable d'enregistrer ma trace GPX.
Je ne déroge donc pas à mon habitude de la partager ici avec une petite vidéo 3D de mon parcours.
Je découvre même un PR ! ;)
Relive 'Le bout (lointain) du tunnel ?
Je vais rester cantonné aux séances de home-trainer pour quelques temps ; ce sera plus sage. Et je m'abstiendrai de vous inonder de compte-rendus. Peut-être juste un petit résumé hebdomadaire...
A très bientôt. Merci de continuer me lire après une si longue absence.
Je vous aime.
Commentaires
Ça fait plaisir de revoir tes pérégrinations cyclistes... Biz mon bb'r
@Charlou : Merci Charlou ! La bise chez toi