Refroidi par une glacière

J'en aurais mis du temps à me débarrasser de cette rhinopharyngite ! Aussi faut-il rajouter que je ne me suis pas soigné. Ça passe tout seul ce genre de petit pépin de santé ! Oui, mais c'est plus long. Je l'aurais donc traînée pratiquement 10 jours. Autant sans faire de vélo, mais j'avais aussi quelques impératifs familiaux pour retarder mes entraînements...

"Entraînements" ; ça me fait de plus en plus bizarre de prononcer ce mot. Pourquoi m'entraînerais-je ? Je ne fais plus de compétitions depuis 2009 ? Et j'avoue que sans ce blog, Strava, ou la nécessité de garder un minimum la forme physique ; j'aurais bien du mal à trouver la motivation parfois.

C'était le cas hier en fin d'après-midi. Reprendre après cette coupure de 10 jours m'a paru difficile. Déjà il a fallu que je m'équipe plus chaudement car l'automne arrive et les températures ont quelque peu baissé. Et puis je me sentais fatigué aussi. La rentrée a-t'elle laissé des traces ? Bref, je montais sur mon vélo pour la sempiternelle "Boucle du Loup" à défaut d'avoir la motivation pour un autre itinéraire.

Je partais avec mon coupe-vent roulé en boule dans la poche arrière de mon maillot. À la citerne d'incendie juste après la route de "Dina Gray", je stoppais pour l'enfiler. Pas la peine d'aggraver ma rhinopharyngite. Puis je me laissais glisser jusqu'au camping du Vallon Rouge avant de remonter le Loup en mode "Je me balade". Gros plateau quand même. Trop longtemps que j'avais pas roulé en vélo de route et je voulais savoir si les quelques semaines passées à tournicoter dans La Valmasque avaient été bénéfiques ; y compris pour le bitume.

Je devais rouler à 24 ou 25 Km/h dans la vallée quand un cycliste est apparu sur ma gauche et m'a tranquillement doublé en me saluant. J'étais à mon train et j'ai décidé de prendre le sien. Ce cycliste n'en était pas vraiment un. J'ai vite repéré sur son dos un sac glacière de forme rectangulaire pour le moins anti-aérodynamique. Et bien que je constatais également qu'il roulait en cuissard et qu'il avait les jambes épilées, nul doute qu'il rentrait de son travail. Je me suis calé dans sa roue ; je gagnais ainsi quelques km/h sur ma moyenne.

Rapidement, je ne me sentais pas de prendre des relais. Je devais digérer au préalable cette première accélération. Mais le mec semblait accélérer petit à petit. Au bénéfice d'un pourcentage de pente moins fort, je me suis porté à sa hauteur pour discuter, histoire de tenter de lui faire oublier ses idées de me lâcher. Ça a marché le temps que je discute, mais le souffle commençait maintenant à me manquer aussi. Je me remettais dans sa roue en voyant les premiers petits raidillons qui font mal aux pattes, loin devant.

 

 

Je tenais quelques centaines de mètres, puis je finissais par enrager mentalement :

Bordel, le mec rentre du boulot ; sans doute un peu crevé de sa journée ; il a un sac énorme dans son dos qui semble chargé à bloc de sa pitance du midi ; peut-être quelques outils ; et toi tu en chies pour tenir sa roue ?!

J'étais furieux contre moi. Et j'ai craqué dans la première "bossette". J'ai explosé. Il m'a lâché. Parti au loin. Loin. Très loin. Je ne l'ai plus revu.

J'ai repris mon train de sénateur de 24/25 Km/h. Un second cycliste m'a doublé plus tard. Ça ne m'a fait ni chaud, ni froid. J'avais assez souffert sur le vélo pour aujourd'hui. 4 ou 5 kilomètres avaient suffit pour me foutre le moral à zéro. Sortie de merde.

Et puis arrivé à hauteur de Bar-Sur-Loup, je me suis dit :

"Pourquoi pas me remettre un peu dans le rouge jusqu'à Pré-Du-Lac ?

Je n'ai pas attendu plus longtemps après ma réflexion, de peur de changer vite d'avis. Je repassais le gros plateau dans la ligne droite du village et tirais jusqu'à Chateauneuf sans rien lâcher. Je réalise un temps bien loin de mon record de 2015 ; mais je crois qu'il y en a un paquet de cette époque que je ne battrai dorénavant plus.

J'y récupérais mon souffle quelques minutes et rentrais à la maison avec un peu plus le moral que lorsque "la glacière" m'avait refroidi.

Toujours se méfier des vélotaffeurs !

 

 

 

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